NOTRE DAME DE PARIS

NOTRE DAME DE PARIS

FICHE TECHNIQUE

Titre français : Notre Dame de Paris
Titre original : The Hunchback of Notre Dame 
Autres titres : Le Bossu de Notre-Dame / Quasimodo

Réalisateur : Wallace Worsley
Année : 1923
Pays : Etats-Unis
Musique : /
Genre : Drame, épouvante
Interdiction : /

Casting
Lon Chaney (Quasimodo)
Patsy Ruth Miller (Esmeralda)
Norman Kerry (Phoebus de Chateaupers)
Nigel De Brulier (Don Claudio)
Ernest Torrence (Clopin )
Raymond Hatton (Gringoire)

Compagnie de production : Universal Pictures

Première diffusion : 2 septembre 1923 (Etats-Unis)

Durée : 117 minutes


L'HISTOIRE
Paris, au XVème siècle. Au abord de la cathédrale de Notre Dame, la fête des fous bat son plein. C'est le seul jour où le peuple, opprimé par la tyrannie du Roi Louis XI, peut se laisser aller et vivre pleinement sans crainte de représailles. Perché au sommet de la cathédrale, Quasimodo, le sonneur de cloches bossu, quasiment sourd et à moitié aveugle, regarde la foule s'amuser, boire, se chamailler, tout en se moquant d'eux. Souffre-douleur des habitants du fait de sa difformité, Quasimodo ne porte pas les gens dans son cœur et seul le son des cloches lui apporte un peu de bonheur. Assis sur les marches de la cathédrale, Clopin, le roi des brigands, rêve secrètement de renverser le roi tyrannique. Esmeralda, sa fille adoptive, se présente à la fête et se fait acclamer par le public. Seule Marie, reine des gitans qui a perdu sa fille lorsqu'elle n'était qu'une enfant, ne supporte pas de voir Esmeralda. La fête des fous se clôture par l'élection du "Roi des fous" et la foule nomine Quasimodo. Portant une couronne, le bossu de Notre Dame est la risée de la foule. Pour divertir le public, Esmeralda se met à danser, déchaînant l'hystérie de la foule. Ne supportant plus le bruit, le roi Louis XI nomme Phoebus de Chateaupers capitaine de la garde et le somme de mettre fin à la fête des fous. Phoebus a une fiancée, Fleur de Lys. Mais quand il voit Esmeralda danser, son cœur chavire. Malheureusement, la belle gitane est également convoité par Jehan, le frère de l'archidiacre. Jehan demande à Quasimodo de kidnapper Esmeralda. La pauvre bossu s'exécute mais tombe sur Phoebus et ses hommes. Jehan se sauve et laisse Quasimodo aux mains de l'armée du roi. Le bossu de Notre Dame se voit châtié en place publique et reçoit de nombreux coups de fouet sous les applaudissements de la foule. Seule Esmeralda prend la pauvre créature en pitié. Phoebus parvient à charmer Esmeralda, provoquant la colère de Jehan. Il parvient à poignarder Phoebus lors d'un rendez-vous amoureux avec sa belle. Esmeralda est accusée de tentative d'assassinat et livrée à l'inquisition. Sous la torture, elle se déclare coupable. Jehan lui propose un marché mais elle refuse. Elle est condamnée à être pendu sur le parvis de la cathédrale. Quasimodo parvient à la délivrer et il l'entraîne à l'intérieur de Notre Dame. Les soldats du roi ne peuvent pénétrer dans l'enceinte sacrée sous peine de violation du droit d'asile. Clopin et son armée de gueux en profite pour déclencher une émeute. Ses partisans tentent de forcer l'entrée de la cathédrale. Monté tout en haut de Notre Dame, Quasimodo leur jette des pierres. Il aperçoit Jehan qui est parvenu à monter en haut de la cathédrale et qui tente de violenter Esmeralda. Un combat s'engage entre Jehan et le bossu. Quasimodo projette Jehan dans le vide mais ce dernier a le temps de le poignarder mortellement. Phoebus, remis de sa blessure, se rue à Notre Dame et rejoint Esmeralda. 

LA FIN DU FILM :
Phoebus raccompagne Esmeralda et lui déclare sa flamme. Les deux amoureux vont pouvoir vivre leur passion. Dans un dernier souffle, Quasimodo parvient à faire sonner une dernière fois les cloches de Notre Dame. Son corps est découvert par l'archidiacre qui lui rend hommage dans une dernière prière.

MON AVIS :
Bon, avant toute chose, mettons d'entrée de jeu les points sur les "i" : JE SAIS que Notre Dame de Paris, adaptation cinématographique du célèbre roman de Victor Hugo, n'a absolument rien de "fantastique" : pas de phénomènes inexpliqués, pas de fantômes, de vampires, de loups-garous ni même un semblant de suspense ou d'ambiance ténébreuse qui pourrait vous faire frémir, dresser les poils des bras ou les cheveux sur la tête. C'est un drame avant tout, teinté de romance, point à la ligne. 

Pourquoi donc le faire figurer sur ce blog alors vous demandez-vous et vous avez raison. C'est une bonne question. 

Quelles réponses puis-je apporter ? Simple en fait. 

Déjà, il suffit de lire le nom de la firme qui a produit le film : Universal Pictures. Le studio qui va devenir mondialement célèbre dès le début des années 30 avec la série de films qu'on a surnommé les "Universal Monsters" et qui ont donné leur lettre de noblesse au cinéma fantastique, faisant naître un véritable âge d'or pour le genre. 

Produit avec un budget faramineux d'environ 1,25 million de dollars environ, ce qui en fit le film le plus cher de son époque, Notre Dame de Paris est une oeuvre d'envergure voulue par la Universal, mais désirée avant tout par l'acteur Lon Chaney lui-même, qui avait acquis les droits du roman de Victor Hugo.

L'imposant budget servi entre autre pour construire le décor gigantesque de Notre Dame. Le sculpteur Finn Frowlich réalisa tous les bas-relief, mais aussi les différentes statues et les gargouilles. Un travail colossal, merveilleusement mis en avant dans le film, comme lorsque Quasimodo virevolte de gargouilles en gargouilles, escalade ou descend les corniches et la façade de la cathédrale. Plus de deux mille figurants furent engagés, 3000 costumes confectionnés, 700 lumières utilisées sous la direction de plus de 200 électriciens. Monumental. Heureusement pour la firme, Notre Dame de Paris fut un énorme succès et remporta plus de 3 millions de dollars, remboursant largement le budget alloué.

Ensuite, passées ces caractéristiques techniques, Notre Dame de Paris joue admirablement bien avec la thématique qui va hisser la Universal au sommet de la production "fantastique et épouvante" dans les années 30 : celle du Monstre. 

Car Quasimodo, le bossu sonneur de cloches de Notre Dame, en est un. Du moins physiquement. Cheveux en bataille, visage déformé, joues proéminentes, dents déchaussées, œil fermé, torse poilu et une bosse dans le dos, on ne peut pas dire que son aspect physique fait de lui un éphèbe en puissance. On saluera le travail admirable de Lon Chaney, qui, avec cette composition, devient une star. L'acteur a en effet conçu lui-même son maquillage, comme il le fera dans tous ses films, lui valant le surnom de "l'homme aux mille visages". Spectaculaire, l'apparence et la gestuelle de Quasimodo l'est assurément. 

Malgré son horrible faciès, la prestation éblouissante de Lon Chaney nous fait prendre ce "monstre" en empathie. Et comme dans bon nombre de films à venir, notamment le Freaks de Tod Browning bien sûr, les vrais monstres ne sont pas ceux que l'on croit. Car Quasimodo n'est qu'une pauvre créature souffrant d'un handicap mais qui possède un cœur, des émotions. Peut-on en dire autant de cette foule hurlante, moqueuse, acclamant le bourreau qui assène des coups de fouet au bossu ? Peut-on en dire autant de Jehan, qui laisse capturer Quasimodo par Phoebus et ses gardes lors de l'enlèvement d'Esmeralda alors que c'est lui qui lui a donné l'ordre d'agir ainsi et qui se garde bien d'assumer ces actes ? Seule Esmeralda offrira un peu de compassion au bossu, dans cette scène admirable dans laquelle elle se rue lui porter à boire après qu'il est reçu son châtiment.

Si on pourra regretter que Notre Dame de Paris ne soit pas une adaptation très fidèle envers l'oeuvre de Victor Hugo, si on pourra trouver que la mise en scène de Wallace Worsley soit un peu statique et manque d'ampleur, hormis dans les séquences avec Quasimodo, si on aurait aimé que les intrigues amoureuses entre les personnages soient un peu moins mises en avant et laisse plus de place à l'action, il reste que Notre Dame de Paris est un bien joli film et qu'il est le précurseur de tout le courant cinématographique de genre fantastique et épouvante américain.

Suite à ce succès colossal, la Universal adaptera une autre oeuvre littéraire en 1925, à nouveau avec Lon Chaney, et qui sera également un film important pour toute la vague de films à venir du studio : Le Fantôme de l'Opéra.

LA SCÈNE MARQUANTE :
Les cris de douleur de Quasimodo, fouetté en place publique devant une foule hilare. 

CARACTÉRISTIQUES
- SCÉNARIO : 4/6
- VIOLENCE : 0/6
- GORE : 0/6
- NUDITÉ : 0/6
- APPRÉCIATION GLOBALE : 4/6


QUELQUES PHOTOS

 

 

 

LE FILM

Disponible en DVD chez ARTE VIDEO

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